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mardi 22 juin 2010

RETOUR AU THEATRE ET RETOUR D’ASCENSEUR jusqu'au 4 septembre 2010


On revient toujours à son premier amour et c’est pourquoi je reviens à ce que j’ai préféré vivre pendant mes 32 années à titre de journaliste et critique au journal La Presse : le théâtre. Le théâtre m’a grandi, nourri, formé et amusé. Je lui dois beaucoup et aujourd’hui je veux lui rendre un peu de ce qu’il m’a donné, en reprenant la plume pour raconter mes coups de cœur, mes déceptions, mes espoirs et surtout mon indéfectible soutien à tous ceux qui oeuvrent dans ce monde fabuleux qu’est celui du théâtre.

Ce sont les gens les plus généreux que je connaisse. Je pense d’abord aux comédiens et je me rappelle aussi de tous ceux qui ont investi sans aucune aide des gouvernements, pour fonder un peu partout en province, des théâtres qu’ils ont maintenus à bout de bras, vivant année après année dans l’incertitude et l’insécurité. Chapeau! Tous ces gens qui oeuvrent dans le monde du théâtre en été méritent au moins une critique bonne ou mauvaise. Ils méritent un peu d’attention, une certaine reconnaissance. En tout cas, ils ne méritent surtout pas qu’on les oublie ou qu’on les ignore dans les journaux. Ils ont déjà accueilli plus d’un million de personnes, durant les étés des années 80. Ils en reçoivent peut-être 600,000 ou 700,000 actuellement mais ce sont des spectateurs…payants qui font rouler l’économie de plusieurs villes du Québec si on pense à l’hébergement et la restauration. Mépriser le théâtre d’été du Québec c’est mépriser l’un de nos plus beaux fleurons. Qu’on se le dise!

Après cette profession de foi et ce retour d’ascenseur, revenons à la critique et au … Retour d’ascenseur, la première pièce que j’ai vue cette année. Il doit sûrement y avoir un destin dans ce bas monde. Sans le savoir, alors que je prends la route pour Terrebonne avec l’intention d’écrire ce premier blogue, je découvre que Retour d’ascenseur est en réalité la même comédie que j’avais vue à Sorel, à la fin des années 80 qui portait alors le titre de L’amuse gueule.Il s’agissait de ma première critique d’une pièce de théâtre en été et Patrice L’Écuyer y interprétait le rôle principal. Tout comme les spectateurs du Théâtre du Chenal-du-Moine, j’avais été emballé par son jeu. Il dominait totalement la distribution par son énergie, ses prouesses physiques et sa projection. J’ai toujours pensé par la suite que L’Écuyer avait volontairement passé à côté d’une grande carrière d’acteur au théâtre. Il a préféré la sécurité et la belle vie sans critique d’animateur de jeux de société à la télé.

Tout ça pour vous dire que Benoît McGinnis n’est pas Patrice L’Écuyer et que sa prestation dans le rôle de Yan, l’artiste peintre n’est pas aussi dominante. On a changé le titre de la pièce parce qu’on a voulu adapter la pièce en québécois. Une initiative qui personnellement me laisse froid. Le dîner de cons n’était pas meilleure en québécois. De toute façon, je préfère toujours la pièce originale. Parce que L’amuse gueule, la pièce originale écrite par Gérard Lauzier est drôle, dynamique et mise sur le jeu physique des acteurs. C’est une pièce folle, délirante qui demande de la démesure et presque des acrobaties. C’est ce qui manque dans cette version mise en scène par Alain Zouvi. Admettons que c’est souvent drôle et que le texte est bien rendu par la plupart des comédiens mais ce n’est pas le délire que j’attendais.

Difficile de raconter l’histoire de cette comédie, tellement elle est visuelle. Disons qu’il s’agit d’un peintre qui reçoit la visite d’une voisine en petite tenue qui ne peut rentrer chez elle parce qu’un courant d’air a fermé la porte de son appartement. Pour lui rendre service, il se rend dans le logement de la jolie voisine en passant par le balcon. Le conjoint de la voisine, un homme musclé et jaloux, arrive au même moment, découvre sa compagne dans un autre appartement, le voisin dans son logement et voilà qu’une femme mariée se présente dans l’appartement du peintre et qu’il s’agit de la femme de ses rêves ou de ses fantasmes. Vous voyez le genre et les nombreuses possibilités de rebondissements.

J’aurais tellement aimé voir Benoît Brière dans le rôle du peintre. Lui qui a été sublime dans Ténor demandé et Oscar à Terrebonne. Il faut dire que depuis la nomination de Brière à la direction artistique du Théâtre du Vieux-Terrebonne, la directrice générale Suzanne Aubin, a mis la barre très haute. Elle a fait de ce magnifique théâtre, l’un des plus prestigieux du Québec et les attentes sont grandes.

À la prochaine!
(Crédit Photo: François Brunelle)