lundi 26 juillet 2010

Une déception à Trois-Rivières



J’étais triste au Théâtre des Marguerites, à Trois-Rivières. Non seulement parce que la route était longue sous la pluie et même l’orage mais surtout parce que la pièce qu’on y présentait, 10-4 de Paul Slade Smith, m’a ennuyé profondément. Jamais je n’ai cru aux personnages et à cette histoire de deux policiers qui enquêtent sur une fraude de $16 millions qu’aurait orchestré le maire de leur municipalité. C’est aussi gros et aussi peu nuancé que les histoires du pirate Maboule dans le temps à la télévision de Radio-Canada.

Dommage parce que le théâtre des Marguerites mérite mieux. Dommage parce que la famille Bergeron mérite mieux. Pour ceux qui ne serait pas au courant, c’est Reynald Bergeron qui a vendu ce théâtre, il y a quelques années à ses fils Mathieu et Vincent ainsi qu’à Stéphane Bellavance. Ces trois jeunes hommes ont accompli un travail colossal dans ce qui a déjà été l’un des théâtres les plus populaires dans tout le Québec. Il ne faut pas oublier que le Théâtre des Marguerites a été fondé et dirigé par Georges Carrère et Mariette Duval et qu’on y a présenté du grand théâtre depuis 1967. Carrère ne s’est résigné à vendre son théâtre uniquement que pour des raisons de santé. Reynald Bergeron a acheté le théâtre et a vendu, à des conditions très favorables j’imagine, un théâtre qui a une longue histoire derrière lui.

Les fils Bergeron m’ont enchanté durant les dernières années par leur travail. Autant au niveau de la création sur scène que de la rénovation du théâtre. Soulignons aussi la contribution de la famille Bellavance qui a investi temps et argent dans le rafraîchissement de cette vieille grange qui commençait à plier sous le poids de l’âge. Les jeunes producteurs ont mis par la suite autant d’énergie à rajeunir, à rafraîchir le théâtre en été. Et c’est justement ce que le théâtre avait grandement besoin en été. Avec Adieu beauté, Entre-deux, C ‘est devenu gros, Notre amour est trop lourd, ils ont rallié un jeune public qui avait déserté le théâtre en été, depuis un bon moment déjà.

Je pensais à toutes ces belles années, en regardant 10-4, une comédie policière qui ose nous faire croire qu’il existe une mafia acadienne qui terrorise les villes du Québec. Ouf! Moi j’aime bien Robert Brouillette qui se démène dans cette farce insipide tout comme Isabelle Cyr d’ailleurs. Oublions tout le reste dont le décor, l’histoire et la mise en scène de Olivier Aubin. Celui-ci a pourtant signé un excellent spectacle à Sorel avec Sous-sol à louer.

Je ne connais pas toutes les intentions et surtout pas la situation financière des jeunes propriétaires du Théâtre des Marguerites mais il me semble évident qu’ils ont tenté de rejoindre un plus grand public avec 10-4 qui ne pèche pas par excès de subtilité. C’est une erreur à mon avis parce qu’ils risquent de perdre ainsi la fidélité des spectateurs et la marque, pour ne pas dire la griffe de l’entreprise. Je sais bien qu’on peut parler d’un accident de parcours, d’une mauvaise année après plusieurs belles réussites. Et voilà le drame qui secoue et ruine plusieurs théâtres en été. Il n’y a pratiquement pas de marge de manœuvre au théâtre en été. On ne peut se permettre de perdre des revenus pendant une trop longue période. Une mauvaise saison amène de graves problèmes financiers, une deuxième est habituellement catastrophique. Non seulement les gens de théâtre se plaignent quand les choses vont moins bien mais les commerces autour en subissent les conséquences. Quand tout va, tout le monde s’engraisse. Quand tout va mal, on ne s’engraisse pas mais c’est le théâtre qui paye. Que font les conseils de ville, les commanditaires? Rien d’autre que de constater les dégâts ou de laisser mourir un théâtre. Quand la ville de Trois-Rivières décidera-t-elle d’appuyer, de participer financièrement, à la rénovation d’un des plus vieux théâtres en été du Québec? Est-ce trop demander? Regardez donc ce qu’on a réalisé à l’Assomption et à Terrebonne. Les théâtres Hector-Charland et celui du Vieux Terrebonne, messieurs les fonctionnaires.

lundi 19 juillet 2010

DU RIRE EN WANABAGO


POUR LE SITE ET POUR LA PIÈCE À CHÂTEAUGUAY

Ce qui distingue le théâtre en saison régulière et le théâtre en été, c’est d’abord l’environnement. Les gens qui se déplacent pour assister à une représentation théâtrale durant la belle saison, aiment bien profiter de la nature, des restaurants, des boutiques, parfois des gîtes autant que de la pièce. Le théâtre en été, c’est la découverte d’une région du Québec et de ses ressources, de sa gastronomie, des activités locales parfois surprenantes. Je connais des mordus de théâtre en été qui vivent une journée ou deux autour de chacun des théâtres qu’ils visitent.

Au Québec, les deux plus beaux sites de théâtre en été, à mon avis, et je tiens à préciser que je les ai presque tous visités pendant les 27 dernières années, sont situés à Pointe-des-Cascades et à Châteauguay. Ce sont deux endroits qu’il faut visiter pour l’étendue et surtout la beauté des sites. Je reviendrai sur les attraits du Théâtre des Cascades, un peu plus tard durant la saison. Pour le moment, j’aimerais vous inciter à découvrir le site du Manoir d’Youville où l’on présente au Pavillon de l’île, à l’Île Saint-Bernard de Châteauguay, Wanabago Blues de la québécoise Isabelle Hubert.

Avant de commenter cette pièce qui a été créée en 2004 au Théâtre d’été de la ville de Mont-Tremblant, je dois vous avouer que je suis littéralement tombé en amour avec cette île, véritable havre de paix et de recueillement avec son manoir et différents pavillons construit pour les Sœurs Grises à une autre époque. Il y a de tout sur cette île d’une centaine d’arpents: un sentier pédestre de 10 km, une piscine extérieure, 250 pommiers, des maisons historiques, le théâtre d’été et le Manoir d’Youville qui vous propose 105 chambres pour retrouver le calme et la paix sur un majestueux paysage, face au Lac Saint-Louis, à compter de $62. Une aubaine et le secret le mieux gardé en ville. Et tout ça à 35 minutes du centre-ville de Montréal.

Le Pavillon de l’Île était plein à craquer lors du soir de la première de Wanago Blues et la critique et les spectateurs ont semblé apprécier cette pièce qui a déjà fait ses preuves puisqu’elle a été présentée dans plusieurs villes de la province depuis sa création en 2004. Stéphane E. Roy a fait du bon travail à la mise en scène et il disposait d’excellents comédiens. Rien de moins que Claude Laroche, Chantal Baril, Patrice Coquereau, France Pilotte et Catherine-Anne Toupin.

La pièce semble légère, frivole alors qu’on s’amuse à voir deux couples amis qui se lancent un défi : arriver le premier à Vancouver à bord d’un wanabago. Et quel est l’enjeu de cette course? Le gagnant se verra épargner de la garde du grand-père malcommode et dérangeant. Ils rencontreront plusieurs personnages durant leur voyage et les deux couples devront tolérer, s’adapter et évoluer après avoir quitté la maison de banlieue. L’auteur en profite pour passer quelques messages sur l’environnement, les valeurs de la nouvelle génération et évidemment sur les relations de couples. Un autre texte québécois qui aura la vie longue. En plus de l’excellence du jeu des comédiens, j’ai apprécié aussi l’apport de scènes vidéos dans la pièce et l’utilisation du motorisé. En somme, une comédie fraîche et légère en wanabago, en été, sur une île enchantée. Que demander de mieux en période de canicule?
Une dernière confidence avant de se quitter : un confrère n’a pu résister aux charmes de l’endroit et a décidé de s’offrir une chambre pour la nuit et de visiter l’île, le lendemain de la première. En compagnie de son épouse, cet homme de 80 ans a vécu une journée de rêve. Un jour, je vous dévoilerai son nom.
( Photos - Caroline Laberge )

mardi 13 juillet 2010

QUAND C'EST LE PUBLIQUE QUI DÉCIDE


MARS ET VÉNUS : DU RIRE QUÉBÉCOIS

Quelle bonne idée de reprendre et de rafraîchir la comédie Mars et Vénus, présentée cet été au Théâtre Marcellin-Champagnat et écrite par l’humoriste Sylvain Larocque et Stéphane E. Roy. Cette pièce créée en 2005 à Joliette et a obtenu assez de succès auprès du grand public et de la critique pour être jouée plus de 140 fois depuis. Ce qui prouve qu’il y a des auteurs chez nous qui peuvent donner un second souffle au théâtre en été. Qu’on se réveille et qu’on fasse appel à eux. Et que ceux-ci fassent leur part également et qu’ils écrivent pour les nombreux théâtres qui survivent et qui tiennent le coup en été.

J’ai entendu dire l’un des auteurs, Sylvain Larocque qui était assis tout près de moi dans la magnifique salle du Théâtre Marcellin-Champagnat à Laval: « Quand j’entends les gens réagir et rire aussi souvent pendant la pièce, ça me donne le goût d’en écrire une autre! » J’espère bien que ça se fera et en compagnie de Stéphane E. Roy qui a déjà écrit un petit bijou intitulé Me, myself et moi-même Les pièces québécoises sont, à mon avis, préférables à bien des traductions américaines ou anglaises. Je n’ai rien contre le théâtre de l’étranger. Surtout pas. Mais il faut prendre sa place et la saveur québécoise dans l’humour n’est pas négligeable. Les Chantal Cadieux, Michel Marc Bouchard, Jacques Diamant pour ne nommer que ceux-là, ont produit des œuvres marquantes pour les théâtres en été. Et il faut préparer une relève. Vous cherchez une relève? Regardez du côté de Granby au Théâtre de l'Ancien Presbytère plus précisément. Vous m’en donnerez des nouvelles

Revenons donc à la nouvelle mouture de Mars et Vénus au Théâtre Marcellin-Champagnat. Disons tout de go qu’il s’agit d’un excellent spectacle et que les rires fusent dans la salle pendant toute la soirée. Un de mes amis, invité pour cette soirée, s’est même étouffé à plusieurs reprises à la suite de certaines envolées oratoires de Pierre-François Legendre qui interprète le rôle de Félix dans la pièce. Il donne la réplique à Catherine Lachance qui campe le personnage de Mélanie. Philippe Provencher joue le rôle du narrateur. Non seulement il présente les personnages mais il intervient dans la pièce pour demander au public de déterminer le destin de la vie du couple formé par Félix et Mélanie. Par exemple : qui fera les premiers pas dans la relation de couple? Qui fera la demande en mariage? Quel objet sera le sujet d’une dispute? Est-ce qu’ils vont se séparer? C’est le public qui vote avec des cartons bleus ou rouges.
Imaginez la souplesse que cet exercice exige de la part des comédiens. Mathématiquement ils ne peuvent jouer deux fois la même pièce ou très rarement.

C’est l’histoire banale d’un couple. Une histoire que tous les amoureux connaissent avec les clichés, les préjugés que l’on peut imaginer mais c’est tordant du début à la fin avec un petit pincement au cœur à la fin. Personnellement j’ai adoré. Après cinq ans, cette pièce a bien vieilli et fera encore rire pendant des années mais ses auteurs devraient se remettre au bureau et inventer encore une fois la formule du théâtre en été. Après le théâtre interactif, ça pourrait être du théâtre-cinéma, du théâtre improvisé, un mélo, du théâtre policier drôle…Faîtes vos jeux!
(Crédit photo: Mario LeBlanc)

mardi 6 juillet 2010

C'EST LA FÊTE AU THÉÂTRE DU CHENAL-DU-MOINE


On ne pouvait choisir une meilleure comédie, une meilleure distribution et un meilleur metteur en scène pour souligner les trente ans du Théâtre du Chenal-du-Moine. Sous-sol à louer a déjà été présentée, il y a une dizaine d’années, dans ce même théâtre où l’on retrouve, cette année, dans cette riche distribution, les Bernard Fortin, Jean-Pierre Chartrand, Geneviève Rioux, Marie-Josée Bastien, Milène Leclerc, Gabriel Sabourin, Marie-Joanne Boucher et Louis-Olivier Mauffette. On respecte la tradition chez les Bergeron, propriétaires du théâtre depuis trente ans, en favorisant les grandes distributions et en démontrant une rare fidélité avec les comédiens. Bernard Fortin par exemple est associé au Théâtre du Chenal-du-Moine depuis huit ans. La plupart des autres comédiens ont déjà joué à Sainte-Anne de Sorel. Robert Lavoie, comédien et auteur qui a travaillé à plusieurs reprises dans ce théâtre, reprend du service en adaptant cette pièce de Mariott et Grant après une longue maladie qui lui a coûté un rein. On ne l’engage pas beaucoup ailleurs mais on n’a pas hésité à lui faire confiance au Théâtre du Chenal-du-Moine. Le respect et la loyauté envers les comédiens m’a toujours impressionné dans ce théâtre de Sorel. Je me souviens de Claude Prégent, Annette Garant entre autres qui ont joué de nombreuses années au Chenal-du-Moine. Il y a toujours quelque chose à manger et à boire pour les comédiens et visiteurs de marque après les spectacles. Et c’est habituellement joyeux et convivial. Ce théâtre aime manifestement ses comédiens.

Et cette année, on a fêté joyeusement et dans la tradition, ce trentième anniversaire avec les comédiens, la famille Bergeron et toute l’équipe. En 2007, Reynald Bergeron a cédé son théâtre à ses fils Mathieu et Vincent ainsi qu’à Stéphane Bellavance mais il y a une continuité dans cette entreprise. Le père, aujourd’hui retraité, est toujours là et ses fils ont eu la sagesse de respecter la tradition et de proposer aux habitués du théâtre, des comédies qui s’inscrivent dans le style qui a fait la réputation de la maison. Mieux encore, en confiant au jeune Olivier Aubin, la mise en scène de Sous-sol à louer, ils ont rafraîchi la pièce et lui ont donné une nouvelle énergie. Soyons francs, la nouvelle mouture de cette comédie est de beaucoup meilleure que la version de 1992.

Je sais, je sais, on claque beaucoup de portes pendant cette comédie et on entre et on sort très souvent de l’appartement. Et puis après? Nous ne sommes pas au cinéma avec des prises de vue en hélicoptère et des contre-plongées et des travellings sur rails. Au théâtre, on ouvre et on ferme des portes depuis la nuit des temps. Et les gens adorent ça, surtout quand on les surprend et qu’on ferme les portes au bon moment.

Chapeau à ce propos à Bernard Fortin qui offre une performance athlétique de plus de deux heures sur scène. Le personnage de Simon qu’il interprète, chômeur et sans le sou, décide de louer le sous-sol de la maison qu’il occupe à une jolie dame les fins de semaine puisqu’elle travaille à Toronto durant la semaine. Il loue le même logement la semaine à un jeune homme qui travaille à Sherbrooke la fin de semaine. Un député complique l’histoire en louant le sous-sol à quelques occasions pour recevoir ses petites amies. On imagine les complications, les quiproquos.

C’est surtout Bernard Fortin qui donne le rythme à cette pièce en se démenant et en donnant beaucoup de place aux autres comédiens. Fortin est à mon avis le meilleur faire-valoir actuellement au Québec. C’est un acteur et un metteur en scène également, d’une rare générosité. Et je pense qu’il communique beaucoup d’enthousiasme à l’équipe. Cette année, il a laissé la mise en scène à Olivier Aubin qui a beaucoup soigné son travail. Il a réglé le timing de la pièce comme dirait Denise Filiatrault, au quart de tour. Allez voir Sous-sol à louer pour vous amuser, pour fêter et aussi pour la région qu’il faut visiter. Je pense à la magie des Îles des Sorel, aux restaurants dont celui du Survenant, juste à côté du théâtre et à l’accueil des gens de la place.
(Crédit photo: Philippe Manning)

samedi 3 juillet 2010

PIAF TRIOMPHE ENCORE À ROUGEMONT


« Elle a travaillé pendant un an afin de connaître et de se transformer en Édith Piaf » répétait, Jean-Bernard Hébert, directeur artistique et propriétaire du Théâtre de Rougemont, en commentant la performance de Sylvie Drapeau après la première de Piaf. Jean-Bernanrd était ravi, ému, emporté par cette vague d’amour et d’émotions que s’étaient échangés les spectateurs et Sylvie Drapeau durant la représentation. Belle occasion pour lui de fêter le 25e anniversaire de sa compagnie alors qu’il produit cette année, fort probablement la meilleure pièce de l’été. Définitivement, la meilleure performance de la part d’un comédien ou d’une comédienne.

J’étais heureux de ce triomphe parce qu’il me permet de frapper encore une fois sur le clou et de répéter qu’il existe du théâtre de grande qualité, en été et ailleurs qu’à Montréal. Je ne sais pas si un jour, on comprendra l’importance du rayonnement du théâtre en été. C’est vital pour le métier et pour les régions. Parce que non seulement j’ai vu une pièce qui m’a fait vivre de grandes émotions à Rougemont mais j’ai aussi acheté une bouteille de vin au restaurant voisin : le Mont Rouge. Je ne savais pas qu’on faisait du si bon vin à Rougemont. C’est ça aussi le théâtre en été. On découvre le Québec, un peu plus, à chaque fois qu’on se déplace pour assister à un spectacle.

Revenons à Piaf pour louanger, quoi dire d’autre, la phénoménale prestation de Sylvie Drapeau qui du haut de sa grande taille qui doit bien faire près de six pieds, réussit à se ramasser dans le tout petit corps d’Edith Piaf qui faisait à peine cinq pieds. Et on y croit à ce personnage d’Édith Piaf dès le début de la représentation alors qu’on nous présente la toute jeune Piaf devant un micro dans les années 30. Sylvie Drapeau disparaît derrière le maquillage, la robe noire et surtout les gestes, l’énergie et la vie difficile de la môme Piaf.

On reprochera bien des choses à la mise en scène de Jacques Rossi. Je n’irai pas jusque là. La première partie est plus lourde, plus noire, peut-être un peu confuse parfois mais c’est à mon avis, un reflet de l’époque et des quartiers miséreux de Paris pendant la dernière guerre. Et on oublie la qualité de sa scénographie avec les superposition de plusieurs cadres qui permet de voyager dans l’espace et le temps. Cette première partie présente les personnages, situe le contexte et raconte les débuts laborieux de la chanteuse. L’auteure, Pamela Gems, est anglophone et raconte Piaf avec une vision américaine. Et j’ai remarqué, que l’on se plaît à démarrer lentement les représentations chez les anglo-saxons et à éclater en deuxième partie, comme si on voulait ménager les munitions pour le dernier segment du spectacle. Et ça éclate dans ce Piaf imaginée par Pamela Gems. C’est Piaf qui atteint le succès et qui vieillit très vite devant nous. Elle créé sa propre légende avec sa sincérité, ses excès, son opium et ses amants. Et jamais, elle n’abandonnera son public, sauf quand elle s’écroulera, au bout de ses forces, au bout de sa santé devant lui. Et c’est là que Sylvie Drapeau se surpasse et atteint des sommets. Je n’ai aucune inquiétude, on se précipitera pour assister à cette prestation. Pour dire dans plusieurs années, qu’on était là quand Sylvie Drapeau a joué Piaf. Comme moi, je dis aujourd’hui que j’étais là quand Sylvie Drapeau a joué Rosana, dans Le temps d’une vie au Théâtre du Village d’Émilie, à Grand-Mère en 1993.
(Crédit photos : Mathieu Rivard)