mardi 13 juillet 2010

QUAND C'EST LE PUBLIQUE QUI DÉCIDE


MARS ET VÉNUS : DU RIRE QUÉBÉCOIS

Quelle bonne idée de reprendre et de rafraîchir la comédie Mars et Vénus, présentée cet été au Théâtre Marcellin-Champagnat et écrite par l’humoriste Sylvain Larocque et Stéphane E. Roy. Cette pièce créée en 2005 à Joliette et a obtenu assez de succès auprès du grand public et de la critique pour être jouée plus de 140 fois depuis. Ce qui prouve qu’il y a des auteurs chez nous qui peuvent donner un second souffle au théâtre en été. Qu’on se réveille et qu’on fasse appel à eux. Et que ceux-ci fassent leur part également et qu’ils écrivent pour les nombreux théâtres qui survivent et qui tiennent le coup en été.

J’ai entendu dire l’un des auteurs, Sylvain Larocque qui était assis tout près de moi dans la magnifique salle du Théâtre Marcellin-Champagnat à Laval: « Quand j’entends les gens réagir et rire aussi souvent pendant la pièce, ça me donne le goût d’en écrire une autre! » J’espère bien que ça se fera et en compagnie de Stéphane E. Roy qui a déjà écrit un petit bijou intitulé Me, myself et moi-même Les pièces québécoises sont, à mon avis, préférables à bien des traductions américaines ou anglaises. Je n’ai rien contre le théâtre de l’étranger. Surtout pas. Mais il faut prendre sa place et la saveur québécoise dans l’humour n’est pas négligeable. Les Chantal Cadieux, Michel Marc Bouchard, Jacques Diamant pour ne nommer que ceux-là, ont produit des œuvres marquantes pour les théâtres en été. Et il faut préparer une relève. Vous cherchez une relève? Regardez du côté de Granby au Théâtre de l'Ancien Presbytère plus précisément. Vous m’en donnerez des nouvelles

Revenons donc à la nouvelle mouture de Mars et Vénus au Théâtre Marcellin-Champagnat. Disons tout de go qu’il s’agit d’un excellent spectacle et que les rires fusent dans la salle pendant toute la soirée. Un de mes amis, invité pour cette soirée, s’est même étouffé à plusieurs reprises à la suite de certaines envolées oratoires de Pierre-François Legendre qui interprète le rôle de Félix dans la pièce. Il donne la réplique à Catherine Lachance qui campe le personnage de Mélanie. Philippe Provencher joue le rôle du narrateur. Non seulement il présente les personnages mais il intervient dans la pièce pour demander au public de déterminer le destin de la vie du couple formé par Félix et Mélanie. Par exemple : qui fera les premiers pas dans la relation de couple? Qui fera la demande en mariage? Quel objet sera le sujet d’une dispute? Est-ce qu’ils vont se séparer? C’est le public qui vote avec des cartons bleus ou rouges.
Imaginez la souplesse que cet exercice exige de la part des comédiens. Mathématiquement ils ne peuvent jouer deux fois la même pièce ou très rarement.

C’est l’histoire banale d’un couple. Une histoire que tous les amoureux connaissent avec les clichés, les préjugés que l’on peut imaginer mais c’est tordant du début à la fin avec un petit pincement au cœur à la fin. Personnellement j’ai adoré. Après cinq ans, cette pièce a bien vieilli et fera encore rire pendant des années mais ses auteurs devraient se remettre au bureau et inventer encore une fois la formule du théâtre en été. Après le théâtre interactif, ça pourrait être du théâtre-cinéma, du théâtre improvisé, un mélo, du théâtre policier drôle…Faîtes vos jeux!
(Crédit photo: Mario LeBlanc)

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