
UNE SACRÉE FAMILLE… ENNUYANTE
Dommage que ça ne lève pas au Théâtre Hector-Charland. Dommage pour les comédiens qui ont si peu de matière à jouer, à défendre. Sacré famille, une comédie du Canadien Carl Ritchie a vieilli bien vite et ne suscite auprès du public québécois bien peu d’intérêt si j’en juge par la réaction des gens que j’ai vus dans la salle. Un homme aux idées obtus pour ne pas dire un étroit d’esprit qui est répudié par sa femme parce qu’il l’a trompée et qui par la suite, n’accepte pas l’homosexualité de son fils, me semble au départ assez confondant.On est de droite ou on ne l’est pas. On est vertueux ou on ne l’est pas. J’aurais toujours pu apprécier les échanges sur le sujet dans le cadres des dialogues de la pièce mais ils étaient tellement creux, fades, insignifiants et tissés de clichés qu’il y avait lieu de dormir. Ce que je fus tenté de faire à plusieurs reprises.
Tout allait de travers dans cette pièce en commençant par la distribution des comédiens. Jici Lauzon n’a pas la carrure ni l’autorité sur scène pour interpréter le père réactionnaire. C’est un rôle qui demande du coffre, du poids, de l’expérience. Lauzon n’est pas un mauvais comédien mais il n’a pas encore l’étoffe pour traîner tout un spectacle sur son dos. Nathalie Gascon, au contraire, a trop d’étoffe pour se contenter du rôle assez passif de la mère. Beau gaspillage. Luc Chapedelaine prend tranquillement du gallon et joue sympathiquement, sans plus. Stéphanie Crête-Blais, Benoît Langlais et Jean-François Beaupré jouent avec enthousiasme avec un talent prometteur mais personne n’a participé à un spectacle qui fera époque.
C’est dommage aussi pour l’Assomption et ce merveilleux Théâtre Hector-Charland, l’une de mes destinations préférées en été. C’est un théâtre qui a fortement encouragé l’artisanat local durant les dernières années et Dieu sait qu’il y a de la création à l’Assomption. Les restos, les boutiques, les cafés, les spectacles musicaux sont extrêmement attirants dans cette ville qui abrite le prestigieux Collège de l’Assomption. C’est justement là qu’on présente à chaque année, Les Rendez-vous amoureux, des spectacles-lectures des plus grandes oeuvres du théâtre de répertoire avec des comédiens du calibre de Béatrice Picard, Sophie Faucher, Pierre Chagnon et Yves Corbeil pour ne nommer que ceux-là. J’y est passé de magnifiques soirées au clair de lune, au préau du Collège de l’Assomption. Je sais bien que les dernières lectures ont eu lieu en juillet dernier mais pensez-y pour l’année prochaine et prévoyez y retourner à quelques reprises. Parce qu’il y a toute une ville, toute une région à découvrir. On y fabrique même du vin, de l’excellent vin près de l’Île Ronde, si je me souviens bien. En somme, un site qui mériterait bien du théâtre d’envergure. C’est ce que je nous souhaite pour l’an prochain et qu’on nous ramène Nathalie Gascon qui n’est jamais aussi épanouie qu’à l’Assomption.
Je suis tellement content de vous lire ! Vous donnez toujours d'aussi bons comptes rendus des pièces et surtout, dressez un portrait global de la situation du théâtre en été. Il y a un gros travail à faire pour vaincre le snobisme à son endroit, séduire de jeunes spectateurs mais aussi pour raffiner l'offre. Il reste encore quelques comédies vides à l'affiche en partie responsable de la désaffectation des salles. Au plaisir de vous revoir !
RépondreSupprimerMichel Duchesne
http://www.voir.ca/portal/section.aspx?zone=2§ion=8