jeudi 12 août 2010

Les succès de Philippe Riopelle

Drôle de mariage à Sainte-Adèle

Il fut un temps où il y avait du théâtre tous les étés au Chanteclerc à Sainte-Adèle. C’était même l’un des premiers théâtres d’été fondé par Jacques Normand dans les années 50. C’est le comédien et metteur en scène Louis Lalande qui a été le dernier à diriger ce théâtre avec beaucoup de succès d’ailleurs. Il fut un temps où les artistes, artisans, politiciens et même de riches Américains venaient faire la fête à Sainte-Adèle. C’était un lieu de rendez-vous où l’on retrouvait de grandes personnalités dans les bars, restaurants, pentes de ski ou ateliers des peinture, céramique et boîtes à chansons. Les temps ont changé et Sainte-Adèle est une ville toute aussi charmante mais plus tranquille qu’avant. Certains voyageurs ont préféré le Mont-Tremblant, Saint-Sauveur et plusieurs producteurs et entrepreneurs ont suivi. D’autres sont demeurés sur place. C’est le cas de Philippe Riopelle, un homme d’affaires qui s’est imposé à l’époque des belles années de l’Expo 67 et de Terre des Hommes alors qu’il gérait une douzaine de restaurants et qui s’est intéressé par la suite aux théâtres d’été. On connaît le Théâtre Sainte-Adèle et le Théâtre Saint-Sauveur mais on connaît moins l’homme qui est propriétaire de ces deux théâtres et qui, année après année, fait souvent salle comble dans ces deux théâtres : Philippe Riopelle complètement converti au théâtre. L’homme a toujours travaillé dans l’ombre et n’a jamais reçu la reconnaissance qu’il méritait.

Cette année, il présente deux pièces qui sont adorées du grand public : Les fantasmes de mon mari au Théâtre Saint-Sauveur avec Louison Danis, Roger Léger, Claude Prégent, Vincent Bilodeau et Sylvie Boucher et Vive la mariée avec l’adorable France Castel, le versatile Normand Lévesque et les jeunes Guillaume Champoux, Virginie Morin et Caroline Bouchard. C’est à Sainte-Adèle que j’affectionne particulièrement, que je me suis rendu pour assister à une représentation de Vive la mariée. La pièce est drôle, les comédiens chantent fort bien et particulièrement France Castel, on s’en doute bien (j’aimerais aussi entendre Lévesque chanter plus souvent. C’est un remarquable ténor). Revenons au théâtre pour vous faire part d’un vaudeville qui a fortement amusé la salle pleine à craquer et qui se situe dans la tradition du Théâtre Sainte-Adèle. Ce théâtre présente habituellement des comédies qui tournent autour de la famille et d’excellents numéros d’acteur. Je pense entre autres à Michel Forget surtout, à Pierre Collin, Guy Jodoin, Nicole Leblanc, Ghyslain Tremblay et bien d’autres qui ont déjà joué dans cette ancienne chapelle.

Je n’ai pas vu Les fantasmes de mon mari à Saint-Sauveur. On affichait complet et pas de place, même pour les journalistes ce soir-là. Pas grave, je préférais Sainte-Adèle. Je pense avoir vu une quinzaine de comédies à Saint-Sauveur et je pourrais jurer que c’est un spectacle de qualité avec de nombreux rebondissements, de somptueux décors et toujours une bonne distribution. La salle est plus grande qu’à Sainte-Adèle. La scène également et le public est fidèle.

Cette fidélité, on la doit à Philippe Riopelle qui pense d’abord au grand public. C’est ce qui explique son succès. Cette homme-là a vécu dans le monde de la restauration pendant longtemps avant de se lancer dans l’aventure du théâtre. Ce n’est pas un intellectuel formé dans les grandes écoles de théâtre de Paris. Non! C’est un homme de terrain, un entrepreneur, qui prépare des repas simples, soignés, peu coûteux, rapidement servis avant la représentation théâtrale et qui propose par la suite un style de théâtre que les gens aiment. Et dans cette industrie du théâtre privé, c’est fort défendable. Il a payé Claude Michaud très cher pour jouer dans son théâtre et l’entreprise fut rentable pendant plusieurs années parce que Michaud remplissait les salles.On pourrait croire que Philippe Riopelle s’est toujours assis sur son succès et n’a pas vraiment innové à Sainte-Adèle. Détrompez-vous! Ce colosse de 69 ans et toujours en santé, a déjà voulu construire une tour à Sainte-Adèle, à l’intérieur de laquelle devait se loger une salle de théâtre et de musique de 2 000 places, en plus d’un restaurant et d’un hôtel. Il avait également songé à installer un sentier pédestre autour de l’édifice. Il avait déjà acheté le terrain et avait sollicité l’aide des différents paliers de gouvernement pour mettre en marche son projet qui devait nécessiter un investissement d’une dizaine de millions, si je me souviens bien. J’avais annoncé ce fabuleux projet dans La Presse, à l’époque. L’histoire est longue à raconter mais je retiens que certains citoyens n’ont pas soutenu ce projet et ont mené une cabale contre la Tour de Sainte-Adèle, qui aurait relancé la ville. Moi qui suis amoureux de cette ville, je ne comprends pas encore et j’en éprouve une grande tristesse

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